Guinée, mon royaume du Fouta djalon - Photo : © Bertrand Lamon

Dans son célèbre roman Le roi de Kahel, Tierno Monénembo nous conte les aventures du Lyonnais Aimé Olivier de Sanderval au tournant du XIXe siècle dans l’actuelle Guinée. En 1880, Sanderval se fraie un passage audacieux jusqu’à Timbo – capitale de l’État musulman du Fouta-Djalon. Il gagne peu à peu la confiance de l’almamy (souverain) qui lui cède en 1887 le plateau de Kahel. Sanderval s’y constitue un petit royaume enclavé dans l’Etat théocratique peul, où il bat monnaie à son effigie. Las, le royaume de Kahel tombe sous la pénétration coloniale française qui terrasse également l’État musulman du Fouta-Djalon miné par ses rivalités intestines. En 1919, Sanderval s’éteint à Marseille, misérable, déchu et déçu.



Guinée, mon royaume du Fouta djalon - Photo : © Bertrand Lamon

Mon royaume dans le Fouta-Djalon a également pour décor naturel un plateau. Un superbe haut plateau au relief minéral tapissé de chlorophylle émaillée de touches rouille et crème, sillonné et irrigué de rivières aussi rafraîchissantes que nerveuses et imprévisibles. La capitale de mon royaume s’appelle… enfin peu importe. En fait, elle ne diffère guère de la myriade de petits villages du Fouta. Mon village n’est ni ma possession ni mon origine, mais j’y ai laissé un peu de moi. Il est mien car je m’y suis senti chez moi en dépit de mon statut d’hôte. Insignifiant, ma capitale est boudée de tous les géographes. Même l’omniscient Google Earth l’ignore. Château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, le Fouta-Djalon enfante les fleuves Sénégal, Gambie et Koliba, ainsi que de nombreuses rivières. La capitale de mon royaume croule sous l’or blanc de la rivière Fétoré, cadeau ou tribut d’une abondante saison des pluies.

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